Éditorial : Que le temps a passé vite
Votre vilain bavard n’a pas vu passer ce mois de janvier et nous voilas déjà à Carnaval, il lui a manqué en ce premier mois de 2018 la demi-journée que réclame l ‘écriture de ses affreux persiflages. Pourtant notre petite communauté a eu la douleur de perdre deux de ses membres féminins éminents et connus de tous, Brigitte Plo et Carmen Homs. Brigitte s’était occupée avec passion de notre église paroissiale Saintes Juste et Ruffine, Alors que Carmen entretenait et ouvrait tous les jours la chapelle du même nom. Toutes deux avaient été toute leur vie des commerçantes, place d’Arme avec ce sens de l’accueil aux clients et cette qualité humaine qui savait valoriser le visiteur, toutes deux aimaient leur village et n’auraient certainement jamais pu le quitter. Ainsi va la vie, cette vie dont un humoriste disait que c’était une maladie mortelle dans 100% des cas. Comme disent avec une empreinte de fatalité les Américains « show must go on » (le spectacle doit continuer) et avec l’arrivée ce prochain week-end du carnaval cette expression qui nous promène des larmes au rire n’a peut-être jamais trouvé une application si juste. Il est certain que nos deux amies aujourd’hui disparues regarderont, d’où elles sont à présent, cette édition 2018 du Carnaval de Prats de Mollo, qu’elles ont toutes deux tant aimé.
Votre vilain bavard tient malgré tout à s’excuser auprès des familles que les hommages parus sur l’Indépendant ait été si succins. On lui limite ses articles d’hommage à environ 800 caractères.
Carnet de Deuil : Hommage à Brigitte PLO
Avec notre amie Brigitte PLO qui vient de nous quitter dans sa 90ème année, c’est encore une fois une grande figure pratéenne qui disparaît emportant avec elle mille et un souvenirs du siècle passé.
Née le 26 février 1928, et benjamine d’une famille 5 enfants Emmanuel, Côme, Joseph, Françoise et donc Brigitte. Pallade son père était berger et Marie sa mère faisait des ménages. La famille vivait heureuse à la ville haute, Brigitte va à l’école communale et commence, à l’âge de 14 ans son apprentissage, puis à 18 ans elle travaillera aux tissages chez Mr GUIU et tiendra la boutique de vente de tissus catalans au faubourg. En 1948, pour les fêtes de carnaval, elle rencontre et fréquente un beau jeune homme de la ville basse, Georges Plo, qu’elle épousera le 11 février 1950, de leur union naquirent Christine en 1951 et Elisabeth en 1960 qui leurs donnèrent 4 petits-enfants et deux arrière-petits-enfants. De septembre 1955 jusqu’à sa retraite en mai 1990, Brigitte tiendra avec passion, l’épicerie Place d’Armes où Georges venait l’aider après sa journée de travail. Sa vie entière, se déroula à Prats et je ne pense pas qu’elle aurait souhaité s’en éloigner tant elle était attachée à son village, ses traditions et ses habitants. Au côté de Georges, qui en plus de son travail et de l’épicerie s’était investi dans les sapeurs-pompiers volontaires où il devint chef de centre, Brigitte géra avec énergie et efficacité son commerce et s’investit elle aussi dans diverses associations et participait aux festivités le Foment de la Sardane, à la chorale la Barratine et au goig dels ous , au Téléthon, à Velles pedres i arrells, elle a été présidente des donneurs de sang, bien sûr le carnaval et les fêtes de l’ours étaient aussi une passion. Avec Georges, elle s’est occupée de très nombreuses années de l’Eglise, l’ouvrir, la fermer, l’entretenir et participait à toutes les messes. Bernard Remedi lui avait promis de refaire le toit qui devenait une passoire et où Georges malgré l’âge se promenait pour l’arranger là où beaucoup d’autres avaient le vertige. Malheureusement et je sais qu’elle aurait beaucoup apprécié, elle ne verra pas l’inauguration de ce toit le 06 avril prochain. A l’image de ses parents et de son époux, Brigitte était une vraie pratéenne, sa vie était faite de travail et d’attention à sa famille et à ses amis dont elle prenait des nouvelles régulièrement. Elle avait également un caractère bien trempé et ne manquait de faire-part de ses opinions. Elle était une des mémoires de notre village et encore dernièrement elle a droit à une interview en catalan par Christelle Nau. Ces dernières années elle aimait s’asseoir et discuter avec Georges et ses amis l’après midi contre la fraîcheur estivale les remparts du foiral. le décès brutal de son beau-fils Bernard il y a 3 an aggrava cruellement son état de santé, mais elle réussit jusqu’au dernier jour à rester à son domicile, très entourée de l’affection de siens. Elle laissera le souvenir d’une bonne épouse et d’une bonne mère toujours soucieuse de la santé, de la carrière et des intérêts des siens, également de son éternel sourire bienveillant derrières ses lunettes épaisses. Qu’elle repose désormais en paix !
Carnet de Deuil : Hommage à Carmen Homs
C’est avec tristesse que nous avons appris le décès de Mme Carmen HOMS, le 07 février au Château Bleu à Arles sur Tech. Carmen était née le 15 mai 1921 au Moulin de Graffouil, à Prats de Mollo.
Ses parents, Jacques TENAS et Annette née COMA eurent 5 enfants et Carmen était la troisième de la fratrie et l’unique fille. Son enfance se passe donc autour de Graffouil, et sa scolarité à l’école à Saint Sauveur. En 1928, elle n’a que 7 ans, son papa décède dans un accident de bus pendant les vendanges au mas de la Fabrègue. Très jeune, elle secondera sa maman dans les travaux ménagers et participera à l’éducation de ses frères. Plus tard, elle partira à Font Romeu faire des saisons avec son frère Jacques.
En janvier 1949, elle épousera Jean HOMS, et de cette union naîtra leur fils unique René. Le couple tiendra avec passion, pendant plus de 60 ans, le magasin de chaussures et d’espadrilles sur la place d’Armes avant que leur fils et leur belle fille Claudie ne leurs succèdent. En 2001, Carmen à la douleur de perdre son époux et en 2014, malheureusement c’est son fils René qui disparaît. En 2002, elle décide de continuer l’action de sa belle-sœur Guiguitte qui vient de décéder, en entretenant à son tour de la Chapelle des Saintes Juste et Ruffine. Toute sa vie, Carmen s’est occupée et a été très proche de ses nièces et petits-neveux et c’est tout naturellement que ceux-ci l’ont accompagnée jusqu’à ses derniers instants. C’est dans la discrétion qu’elle s’est éteinte tout doucement pour rejoindre son époux et son fils partis beaucoup trop tôt. Quel pratéen pourra passer place d’arme devant son ancienne boutique sans avoir une pensée émue pour Carmen, lui rapportant des boites de chaussures de ses réserves pour le satisfaire. Qu’elle repose en paix auprès des siens !
Exposition des Frères Chambon « Le Mystique et l’Ours »
Cette année encore à l’occasion du carnaval de Prats de Mollo la Preste, nos amis Eric et Jaqe frères Chambon exposent des sculptures, des dessins et des peintures, à l’atelier galerie « La Vitrine » 1 place d’Armes. Jaqe le peintre et Éric le sculpteur nous présente leurs nouvelles œuvres les sculptures d’Éric font la part belle à leurs ours fétiches à une mythologie toute personnelle. La galerie est ouverte tous les jours sauf les jours de festivités du jeudi 16 jusqu’au mercredi 21 février 2018 de 10h à 12h et de 16h à 19h. Ce serait dommage de venir aux festivités Pratéennes et de ne pas prendre le temps aller admirer ces œuvres superbes.
Un Café littéraire à la poursuite de l’Ours
Ce premier café littéraire organisé par l’association le Point de Suspension à Prats de Mollo la Preste en ce vendredi soir fut sans contestation un bon succès. C’est une vingtaine de personnes qui furent donc accueilli dans la deuxième salle du « Fafas’Bar » pour venir écouter et débattre notre ami Robert Bosch, qui avec sa verve et sa bonhomie habituelle nous a parlé de son dernier livre qu’il qualifie lui-même d’ « essai » la « Femme de l’Ours ». Les échanges furent fructueux et les questions fusèrent pendant près de deux heures et demie, marquant l’intérêt de l’auditoire. La formation et le métier de notre ami Robert de Professeur de physique et de chimie lui ayant permis de décortiquer et étudier nos « Fêtes de l’Ours » du Haut Vallespir avec une rigueur toute scientifique. Il nous parla également de sa rencontre avec Jean d’Ormesson ainsi que du récit du voyage de Prosper Mérimée en Roussillon et de son étape à Arles sur Tech. Cette réunion s’acheva par un apéritif dînatoire offert par « Le Point de Suspension ». La satisfaction des participants fit dire à nos amis que l’expérience de café littéraire serait certainement renouvelée.
Histoires d’Ours et de chasseurs
Celui qui vient participer aux fêtes de l’ours actuelles aurait du mal à imaginer les fêtes de l’ours du temps passé. Emile Leguiel dans son intéressant fascicule de 1908 nous décrit les fêtes traditionnelles telles qu’elles se faisaient à la fin du 19° siècle, et nous raconte que les ours descendaient du Fort Lagarde vers 14 h, une clameur s’amplifiait à leur approche, les chasseurs armaient leurs fusils avec des capsules à blanc, ils épaulaient, visaient les ours. Si le coup partait, l’ours tombait de tout son long et faisaient le mort, après quelques minutes il se relevait et recommençait sa cavalcade, si la cartouche du chasseur faisait « long feux » l’ours balançait son bâton dans les jambes du chasseur et il y avait une tournée de mâchurage générale. Pour leur prestation les ours étaient rémunérés d’ « un douro et d’un parell d’espardenyes » 5Fr et une paire d’espadrilles. Dans son ouvrage Emile Leguiel ne parle pas des blancs ou barbiers. Apres la guerre de 1914-18 les fêtes de l’ours prennent leur déroulement actuel, les chasseurs deviennent les accompagnateurs de l’ours, les plus jeunes portent le bâton et le noir de fumée, seul ceux qui ont fait le service militaire peuvent tenir le fusil. Vers la fin des années 1940 le Docteur Jeanjean ayant été appelé pour une urgence à Serralongue, l’Ours Soubirane s’accrochât à l’arrière de la traction-avant du Docteur et ressorti sur le Firal dans le dos de ceux qui le guettaient les prenant ainsi à revers. François qui a fait l’ours de 1968 à 1982 sans interruption n’hésitait pas à monter dans le coffre à bagage du bus de Perpignan pour aller mâchurer les gens du faubourg et de l’hôtel des Touristes en les prenant par surprise. Il nous raconte qu’à son époque les fêtes de l’ours ressemblaient plus à une partie de cache-cache géant à travers la ville il n’y avait pratiquement que les Pratéens et les Pratéennes qui y participaient. La foule joueuse et rigolarde qui assiste à notre fête emblématique de nos jours, et qui provoque l’ours dans sa danse, était à l’époque beaucoup plus clairsemée. Dans les familles aisées les fêtes de l’ours étaient snobées car trop « vulgaires ». Les ours étaient au nombre de deux à cette époque et ils étaient également dédommagés d’une petite somme d’argent et de la paire d’espadrille. La partie de cache-cache se poursuivait parfois jusque dans les maisons et dans les jardins. François nous raconte qu’ayant vu de loin une pratéenne tourner au coin d’une rue, il s’y engageât, et ayant remarqué la porte d’un jardin battante, il entra dans le jardin et trouvant la personne accroupie pour satisfaire à un besoin bien naturel, il lui demanda « de quel coté voulez-vous que je vous mâchure ? ».
Roger Coromine ancien correspondant du Midi Libre et de l’Indépendant dans le film « Dans la Peau de l’Ours » de François Boutonnet, décrit une scène un peu similaire ou deux jeunes filles s’étant planquée sous un lit dans une maison furent marquées sur leurs postérieurs. Duduche, Ours 6 fois dans les années 80, mais très longtemps chasseur avant, nous précise qu’avant l’année 79, où l’un des premiers reportage sur l’ours étant passé à la télévision attirant ainsi la curiosité d’un public nombreux, la désignation des ours donnait lieux à des paris et à des primes. Les conjoints d’un couple qui ne s ‘entendait plus, n’hésitaient pas à payer l’ours pour que le conjoint acariâtre ou infidèle soit mâchuré par lui. Duduche nous raconte l’histoire d’un ours surnommé Kim qui avait escaladé la façade du groupe scolaire Georges Clerc pour mâchurer une institutrice chez elle, le mari ayant payé la prime. Il nous raconte également la fois ou ayant poursuivi une jeune fille dans la cours de l’école et dans les cuisines ses chasseurs l’accompagnant emporté par l’enthousiasme tirèrent deux coups de fusil en l’air faisant descendre une partie du plafond. C’est à partir de 1982 qu’apparut le troisième ours la fête prenant alors son aspect actuel.
Quelques Recommandations de Bon sens mais importantes
– La fête de l’Ours est salissante donc il est recommandé de se vêtir de vieux vêtements qui ne risquent guère les coups de pattes d’ours.
– Tenir les chiens en laisse, l’agitation risque de les effrayer et ils pourraient mordre quelqu’un, un enfant qui cour par exemple.
– Évitez de croiser la course de l’ours et de ses chasseurs, surtout avec une poussette ou un enfant en bas âge, un carambolage inopiné peut se solder par une fracture en particulier pour les enfants, attention aux mouvements de foule toujours possible.
– Quand le défi est lancé, laisser autour de l’ours suffisamment d’espace pour faire sa danse. Ne pressez pas trop les ours, laissez leurs, la place d’évoluer facilement.
– Si vous ne voulez pas courir, ni participer de trop près, restez immobile. Si l’ours vient vers vous, ne vous cachez pas le visage, ne vos débattez pas, il vous laissera une petite caresse noire sur le front ou la joue juste pour laisser sa signature.
– Les Pompiers du Haut Vallespir sont mobilisés, et prêts à intervenir, en cas d’accident toujours possible restez calme, faites prévenir les accompagnateurs présents sur tout le parcours, on s’occupera rapidement de vous.
Avec ces conseils, courrez, haranguez l’Ours, Dansez avec lui, et surtout ne vous prenez pas au sérieux, laissez vous revenir en enfance. Des participants mâchurés et rieurs sont notre plus belle récompense !
Pour la Calçotade du Samedi 17 février, on s’inscrit
Cette année encore le samedi 17 février en ouverture des festivités du Carnaval de Prats de Mollo, Une grande Calçotade est organisée sur le Firal de Prats de Mollo la Preste. En cas d’intempéries le repli est prévu au Foyer Rural. Le repas se compose de 12 Calçots, de grillades, de fromage du terroir, et d’un déssert au prix de 16 €. Le nombre de place étant limité il est fortement conseillé de ne pas attendre pour réserver à l’Office du Tourisme au : 04 68 39 70 83.
Programme : FÊTE DE L’OURS ET CARNAVAL
Vendredi 16-février OUVERTURE DES FESTIVITES
17h30 Projection film « Nins i Óssos » réalisé par Romuald Weber : cinéma le Nouveau Palace ;
18h30 Lancement du jeu vidéo inspiré de la fête de l’Ours « Jocos – le jeu » développé par la Région Occitanie : cinéma le Nouveau Palace.
Egalement : exposition « Regards croisés 3 » photos de François Gorrée – Christian Mailhos – Pierre Sales à la Mairie.
Samedi 17-février Carnaval et Bal des Enfants
10h30 Défilé des Majestés Carnaval Junior et Sénior avec passant de ville : Cité Fortifiée
11h00 3 sardanes : Cité Fortifiée ; 11h45 Election des Ours juniors par les Ours séniors : Cité Fortifiée ; 13h00 Grande « Calçotada » : Place du Foiral ; 16h00 Bal d’enfants animé par Christian Fontaine : Foyer rural. 18h00 Sardanes avec la Cobla Ciutat de Girona : Cité fortifiée.
Dimanche 18-février FÊTE DE L’OURS
11h00 Passation du témoin « la patte de l’Ours » suivie de l’exhibition Colla Costabona, sardanes, contrepas avec la Cobla « Ciutat de Girona » : Place de la mairie
13h30 Habillage des Ours : Fort Lagarde
14h30 Grande chasse à l’Ours Cité Fortifiée, suivi à 16h30 Rasage des Ours : Place du Foiral
18h00 Ballada de sardanes : Place du Foiral, 22h30 Bal avec Christian Fontaine : Foyer Rural
Lundi 19-février CARNAVAL
10h30 Mascarade : Cité Fortifiée
11h00 Sardanes avec la Cobla « Ciutat de Girona » : Cité Fortifiée
15h00 Encadenat, Corrida, Ball de la Posta, « Ball de correr » : Place du Foiral
18h00 Sardanes avec la Cobla Ciutat de Girona : cité fortifiée
22h30 Bal avec Christian Fontaine, Tio-Tio, Echelle, Incinération des 2 Majestés
Carnaval : Foyer rural et Place du Foirail
Mardi 20-févr FÊTE DE L’OURS JUNIOR
10h30 Rassemblement : Place du Foiral
13h30 Habillage des Ours Juniors : Fort Lagarde ; 14h30 Chasse à l’Ours : Cité Fortifiée 16h00 Rasage des Ours : Place du Foiral, suivi à 16h30 d’un Goûter au Foyer Rural